En bref : Les droits de douane – Les États-Unis et les autres
Oliver Blackbourn, gérant, et Adam Hetts, responsable mondial de l'équipe Multi-Asset, évaluent les réactions du marché aux droits de douane récemment imposés par l’administration Trump et attirent l'attention des investisseurs sur les éléments qu'ils doivent prendre en compte dès à présent.

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Principaux points à retenir :
- La décision de l’administration Trump d’imposer des droits de douane a probablement ébranlé les hypothèses sur lesquelles les investisseurs fondaient leurs prévisions quant aux intentions politiques des États-Unis.
- Une prime de risque plus élevée doit maintenant être appliquée aux zones vulnérables aux conflits commerciaux, même si leur issue reste incertaine.
- Compte tenu du nombre de paramètres à prendre en compte, tant aux États-Unis qu'à l'étranger, il sera essentiel de bien évaluer l'importance de chacun d'entre eux pour trouver la bonne combinaison de portefeuille.
Il convient tout d'abord rappeler que la politique américaine évolue rapidement dans de nombreux domaines et peut rapidement changer de direction, voire prendre une tournure plus agressive. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a déjà laissé entendre que le Canada et le Mexique pourraient bénéficier d'un allègement des droits de douane.
Toutefois, la décision de l’administration Trump de réellement imposer des droits de douane a probablement ébranlé les hypothèses sur lesquelles les investisseurs fondaient leurs prévisions quant aux intentions politiques des États-Unis. De nombreux articles ont été consacrés à la menace des droits de douane en tant que stratégie de négociation visant à rééquilibrer les échanges commerciaux ou à atteindre d'autres objectifs, tels que la réduction de l'immigration ou l'arrêt du trafic de drogue. La décision d'appliquer des droits de douane doit modifier les calculs de ceux qui ont une vision relativement bienveillante de la stratégie commerciale américaine. Une prime de risque plus élevée doit maintenant être appliquée aux zones vulnérables aux conflits commerciaux, même si l'incertitude quant à leur issue reste importante.
Ce qui est clair, c’est que les marchés semblent s’accorder sur le fait que les droits de douane ne sont pas bons pour la plupart des actifs risqués. Compte tenu de leur plus grande exposition au commerce mondial et à la production industrielle, il n'est pas surprenant que les marchés actions hors États-Unis aient tendance à se replier lorsque de nouveaux droits de douane sont annoncés. Mais les marchés actions américains ont néanmoins montré qu'ils n'étaient pas non plus insensibles aux conflits commerciaux. Si l'impact potentiellement inflationniste des droits de douane suscite des inquiétudes, les bons du Trésor américain semblent jusqu'à présent surtout préoccupés par les signes de ralentissement de la croissance américaine.
En revanche, la situation des autres grands marchés obligataires souverains est rendue plus complexe par l'apparition de catalyseurs haussiers, tels que la relance budgétaire allemande. Cette différence dans les perspectives de croissance a peut-être conduit à un affaiblissement inattendu du dollar américain au cours des six dernières semaines, alors que beaucoup s'attendaient à ce que les droits de douane entraînent un renforcement du billet vert. La plupart du temps, les taux de change évoluent pour compenser l'impact des droits de douane, avec une dépréciation de la monnaie du pays exportateur qui réduit l'impact sur sa compétitivité.
Comme beaucoup l'ont déjà fait remarquer, le nouveau gouvernement américain semble moins vouloir poursuivre la politique menée entre 2017 et 2020 que proposer une nouvelle approche. Rares sont les visages familiers au sein de la nouvelle administration, ce qui, ajouté à la rapidité et à la quantité des annonces, rend peut-être plus difficile la lecture des intentions profondes.
S'il semble que les possibilités de négociations sur une situation bilatérale donnée ne soient jamais loin, chaque relation comporte manifestement de multiples facteurs qui pourraient devoir être abordés, auxquels s'ajoutent les références régulières aux recettes douanières comme moyen de financer les dépenses du gouvernement américain ou les réductions d'impôts. Ainsi, on ne sait pas encore si le fait que le Mexique parvienne à réduire de manière tangible le trafic de drogue à la frontière et l'immigration permettra réellement d'éviter les droits de douane, ou si l'objectif réel est de démontrer la capacité des droits de douane à générer des recettes.
Compte tenu du nombre de paramètres à prendre en compte, tant aux États-Unis qu'ailleurs, les investisseurs ont fort à faire en ce moment. Il sera essentiel de bien évaluer l'importance de chacun d'entre eux pour trouver la bonne combinaison de portefeuille.
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