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Actions européennes : ce qu’il faut retenir de la saison de publication des résultats

Notre Responsable relation clients pour les actions européennes Richard Brown fait le point sur la dernière saison de publication des résultats en Europe et se penche sur les principaux thèmes d’investissement susceptibles de conditionner les marchés européens en 2024.

Richard Brown, CFA

Richard Brown, CFA

Responsable relation clients


21 février 2024
7 minutes de visionnage

Principaux points à retenir :​

  • Les bénéfices en Europe ont jusqu'à présent été largement conformes aux attentes. De nombreuses entreprises ont publié des résultats médiocres en partie à cause d'une lente réaction au ton accommodant de la banque centrale et d'un déstockage persistant. Toutefois, certains segments des technologies et de l'aérospatiale ont publié des bénéfices positifs.
  • Des signes de nervosité perdurent sur les marchés boursiers, avec des réactions de plus en plus extrêmes à l'actualité des entreprises, une forte rotation sectorielle et une surperformance des grandes capitalisations par rapport aux petites capitalisations depuis le début de l'année 2024.
  • Pour ce qui est de l'avenir, nous tablons sur une l'inflation plus persistante que par le passé et nous recommandons de ne pas se fier aux prévisions agressives du consensus sur la baisse de l'inflation.

Bonjour à tous et bienvenue dans la première d’une série de courtes vidéos qui seront enregistrées par l’équipe des Actions européennes de Janus Henderson. Aujourd’hui, je vais me contenter de parler des constats en ce début de saison de publication des résultats 2024. Mais sachez qu'au cours des prochains jours, des prochaines semaines et des prochains mois, nous entendrons nos analystes et nos gérants examiner les principaux thèmes d’investissement qui façonnent les marchés en 2024. Il s'agira notamment de ce que nous observons au niveau des investissements dans l'IA, des répercussions des médicaments amaigrissants qui prennent d'assaut la planète, et d'un examen plus approfondi des secteurs plus petits et plus spécialisés qui, selon nous, sont peut-être méconnus et semblent très intéressants en termes d'investissement.

Mais aujourd'hui, nous allons parler de la saison de publication des résultats. Qu'avons-nous constaté jusqu'à présent cette année, ou quel était le contexte au début de cette saison de publication des résultats ? Bien entendu, nous avons assisté à un regain d'appétit pour le risque assez impressionnant au quatrième trimestre de l'année dernière. À partir d’octobre, nous avons commencé à observer un recul supérieur aux attentes de l’inflation, ce qui a été accueilli par un discours assez accommodant de la part des banques centrales du monde entier, auquel les actions et même les obligations ont réagi. Cependant, nous n'avons pas vraiment constaté de modification des prévisions bénéficiaires pour cette saison des résultats, ce qui s'explique de deux façons.

D'une part, personne ne s'attend vraiment à ce que ces taux plus bas se soient pour le moment répercutés sur l'économie réelle ni sur les bénéfices des entreprises. Ainsi, les avantages de ces taux plus bas ne se sont pas encore manifestés. Je pense qu'il faudra attendre les deux prochains trimestres pour en avoir la preuve.

D'autre part, le cycle de déstockage. À la suite des perturbations de la chaîne d'approvisionnement liées à la pandémie de COVID, de nombreuses entreprises en Europe et dans le monde entier se retrouvent avec des stocks vraiment élevés. Nous avons pu observer un déstockage au cours des derniers trimestres dont on attendait qu'il se fasse ressentir de manière très évidente au cours de la dernière saison de publication des résultats.

Ce sont donc en quelque sorte des prévisions ancrées en ce début de saison de publication des résultats. Cela signifie également que le marché a manqué d'un certain degré de direction jusqu'à présent en 2024. Ce que je veux dire par là, c'est que nous avons assisté à une importante rotation sectorielle. Vous savez, nous avons observé tous les jours jusqu'à présent que les gagnants et les perdants de l'année dernière être vendus ou achetés massivement. Nous avons constaté que la réaction aux annonces de résultats était plus extrême que d'habitude : une progression boursière en cas de bonne nouvelle, une plus forte baisse en valeur absolue en cas de mauvaise nouvelle. Nous avons également constaté que les petites entreprises continuaient de sous-performer les grandes entreprises. Donc, même si ce début de l'année 2024 a été marqué par des rendements boursiers positifs, il y a manifestement encore beaucoup de nervosité quant à l'orientation de l'économie à partir de maintenant, avec ce que cela implique pour les bénéfices des entreprises et, en fin de compte, les valorisations des actions.

Intéressons-nous maintenant à ce que nous avons entendu de la part des entreprises. En date d'aujourd'hui, un peu plus de 50 % des entreprises européennes ont annoncé leurs résultats du quatrième trimestre. Les attentes étaient faibles, mais les annonces sont ressorties sensiblement inférieures. En fait, les premières semaines de cette saison de publication des résultats ont compté parmi les pires que nous ayons connues depuis plus de dix ans. Quels sont les secteurs qui en sont à l'origine ? Commençons peut-être par le meilleur avec les secteurs les plus positifs. Nous avons eu de très bonnes nouvelles du secteur technologique européen. L'IA se manifeste en Europe par le biais des fabricants de semi-conducteurs. Vous savez, ce que nous décrivons comme les pioches et les pelles du monde de l'IA. Ces entreprises ont publié des chiffres extrêmement élevés. Chaque jour, de plus en plus de cas d'utilisation montrent comment l'IA peut s'intégrer à notre quotidien. Et vous avez pu constater comment cela se traduisait en termes de bénéfices. Je dirais que la seule surprise que nous avons vu prendre le dessus de cette thématique de l'IA, c'est la reprise des expéditions de téléphones et de smartphones dans le monde entier après deux années difficiles.

La deuxième bonne nouvelle provient du secteur de l'aérospatiale. Nous avons constaté de nombreuses entreprises en Europe très dépendantes de la croissance du trafic aérien. Vous savez, elles dépendent des contrats de service qu'elles vendent avec leurs avions. La croissance du trafic aérien continue de se redresser très sensiblement depuis la pandémie de COVID,

et cela bien avant que les touristes chinois ne recommencent à voyager de manière significative. Nous allons surveiller cela de près au cours des prochains trimestres. C'est un secteur qui a généré des bénéfices extrêmement soutenus. Du côté négatif, citons les entreprises pharmaceutiques de grande capitalisation, à l'exception de Novo Nordisk qui produit le Wegovy, son traitement amaigrissant. Je dirais que les sociétés pharmaceutiques de grande capitalisation ont toujours du mal à innover et à se développer. Encore une fois, cela s'est reflété de manière très évidente dans cette saison de publication des résultats.

Par ailleurs, citons les entreprises de la consommation, tant cyclique que de base, ce qui montre que la crise du coût de la vie continue d'affecter assez fortement le consommateur européen. Même si c'est le cas, il y a quelques raisons d'être d'optimiste. Nous avons constaté récemment une croissance des salaires corrigée de l'inflation, c'est-à-dire que les salaires suivent l'inflation en général et qu'ils évoluent de manière positive. Nous avons commencé à voir que cette croissance salariale bénéficiait à certaines entreprises qui proposent des produits de consommation à petit prix. À titre d'exemple, certains fabricants de bijoux en Europe ont en quelque sorte résisté à la tendance générale de la consommation et ont obtenu de très bons résultats, comme nous l'avons vu ces dernières semaines.

Peut-être pour terminer, juste avant de partir, les derniers chiffres de l'inflation ont été publiés ces derniers jours. En fait, la surprise a été agréable aux États-Unis, un peu décevante au Royaume-Uni, ce qui nous sert de rappel que la baisse de l'inflation ne suivra pas une évolution linéaire. Je pense qu'il reste encore de nombreux chocs à venir et nous mettons tout de même en garde contre les prévisions du consensus assez agressives concernant la baisse de l'inflation au cours des 12 prochains mois environ, selon lesquelles elle devrait renouer, selon un nombre excessif de personnes, avec l'objectif de 2 % au cours des 18 à 24 prochains mois. Nous sommes toujours d'avis que l'inflation va rester plus persistante que par le passé.  Pour le moment, notre scénario est plutôt celui d'une stagnation des taux de la Fed plutôt que d'un véritable pivot au cours des prochains mois.

Je vais m'arrêter là. Merci beaucoup pour le temps que vous m'avez accordé. J'ai hâte de discuter avec vous tous en personne à un moment ou à un autre. Merci.

 

Les références à des titres individuels ne constituent pas une recommandation d’achat, de vente ou de détention d’un titre, d’une stratégie d’investissement ou d’un secteur, et ne sauraient être considérées comme rentables. Janus Henderson Investors, son conseiller affilié, ou ses employés peuvent détenir une position dans les titres mentionnés.

Glossaire

Les bénéfices des entreprises représentent les bénéfices d'une entreprise sur une période donnée.

Le déstockage est un processus par lequel les entreprises cherchent à réduire le niveau de leurs stocks en réduisant leur production, souvent après une période de constitution involontaire de stocks.

L'inflation est le taux d'augmentation des prix des biens et des services dans une économie. L’indice des prix à la consommation (IPC) et l’indice des prix de détail (IPD) en sont deux indicateurs courants.

Les grandes capitalisations sont des sociétés bien établies dont la valorisation (capitalisation boursière) dépasse une certaine taille, souvent 10 milliards de dollars ou plus. À l'inverse, les petites capitalisations sont des entreprises dont la valorisation se situe dans une certaine échelle, par exemple de 300 millions de dollars à 2 milliards de dollars, bien que ces mesures ne soient généralement qu'une estimation.

La rotation sectorielle est le mouvement des capitaux investis dans des actions d'un secteur à un autre.

JHI

JHI

 

Les opinions exprimées sont celles de l'auteur au moment de la publication et peuvent différer de celles d'autres personnes/équipes de Janus Henderson Investors. Les références faites à des titres individuels ne constituent pas une recommandation d'achat, de vente ou de détention d'un titre, d'une stratégie d'investissement ou d'un secteur de marché, et ne doivent pas être considérées comme rentables. Janus Henderson Investors, son conseiller affilié ou ses employés peuvent avoir une position dans les titres mentionnés.

 

Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Toutes les données de performance tiennent compte du revenu, des gains et des pertes en capital mais n'incluent pas les frais récurrents ou les autres dépenses du fonds.

 

Les informations contenues dans cet article ne constituent pas une recommandation d'investissement.

 

Il n'y a aucune garantie que les tendances passées se poursuivront ou que les prévisions se réaliseront.

 

Communication Publicitaire.

 

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Richard Brown, CFA

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21 février 2024
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Principaux points à retenir :​

  • Les bénéfices en Europe ont jusqu'à présent été largement conformes aux attentes. De nombreuses entreprises ont publié des résultats médiocres en partie à cause d'une lente réaction au ton accommodant de la banque centrale et d'un déstockage persistant. Toutefois, certains segments des technologies et de l'aérospatiale ont publié des bénéfices positifs.
  • Des signes de nervosité perdurent sur les marchés boursiers, avec des réactions de plus en plus extrêmes à l'actualité des entreprises, une forte rotation sectorielle et une surperformance des grandes capitalisations par rapport aux petites capitalisations depuis le début de l'année 2024.
  • Pour ce qui est de l'avenir, nous tablons sur une l'inflation plus persistante que par le passé et nous recommandons de ne pas se fier aux prévisions agressives du consensus sur la baisse de l'inflation.