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Le marché baissier de la biotechnologie – et la reprise précoce – en quelques mots

Le gérant de portefeuille Andy Acker participe à une table ronde lors de l'édition 2024 de la Conférence sur l'accélération de l'innovation dans le domaine des biotechnologies qui se tient à Cambridge, en Angleterre. Pendant cette table ronde animée par Terry Coyne, le directeur financier de Royalty Pharma, et à laquelle participent également les investisseurs Rajiv Kaul et Phill Gross, Andy Acker revient sur les facteurs qui ont causé en 2021 l’une des plus sévères corrections jamais essuyées par le secteur des biotechnologies, et explique pourquoi il pense que celle-ci est largement terminée.

Andy Acker, CFA

Andy Acker, CFA

Gestionnaire de portefeuille


2 juillet 2024
6 minutes de visionnage

Principaux points à retenir :​

  • En 2020, l’enthousiasme suscité par les traitements contre la COVID-19 a fait grimper les cours de bourse de nombreuses sociétés biotechnologiques à des niveaux intenables, condamnant ainsi le secteur à l’une des pires corrections de son histoire.
  • Aujourd’hui, les cours de nombreuses valeurs biotechnologies sont historiquement bas, alors même que l’innovation dans le secteur s’accélère.
  • Ce paradoxe, ainsi que l'essoufflement de la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, pourraient contribuer à soutenir le rebond des valeurs biotechnologiques amorcé fin 2023.

Information importante

L’industrie de la santé est soumise à des réglementations gouvernementales, des taux de remboursement et des approbations gouvernementales de produits et de services différents, ce qui pourrait avoir une incidence considérable sur les prix et la disponibilité et celle-ci peut être légèrement affectée par une obsolescence rapide et par l’expiration des brevets.

Des investissements concentrés sur un seul secteur ou une seule région seront plus sensibles à des facteurs influant ces segments et pourraient s'avérer plus volatils que des investissements moins concentrés ou que le marché dans son ensemble.

1 Le FNB XBI = SPDR® S&P® Biotech, conçu pour correspondre à la performance d’une pondération égale modifiée de l’indice S&P® Biotechnology Select IndustryTM .

JHI

JHI

 

Terry Coyne :Je vais à présent parler du secteur et de sa perception par les investisseurs. L'année 2022 a été très difficile pour le secteur biotechnologique et l’année 2023 a été du même tonneau, du moins au premier semestre. Mais la donne a, semble-t-il, changé vers la fin de l’année [2023]. D'où cette question qui s'adresse à vous, Andy : qu’est-ce qui a changé ? Et pourquoi ce secteur est-il aussi cyclique ?

Andy Acker : Je pense que cela tient en grande partie à la psychologie de l'être humain. Il y a eu les événements de l'année 2020 et le succès incroyable dans la lutte contre la COVID-19. Les sociétés biotechnologiques étaient en première ligne de la lutte contre cette pandémie. Historiquement, il fallait 10 ans pour développer un vaccin. Le délai le plus court était jusque-là de quatre ans, et voilà que deux laboratoires, Moderna et BioNTech associé à Pfizer, ont réussi à produire des vaccins très efficaces en l'espace de 10 mois au lieu de 10 ans. Cela a probablement sauvé des millions de vies. Je pense que cet enthousiasme, qui accélère l’innovation dans le secteur, est soudainement devenu une évidence partout dans le monde.

Cela a donc créé un engouement pour les valeurs biotechnologiques. J'avais rarement observé des conditions de financement aussi souples dans ma carrière. Il y a du bon et du mauvais car beaucoup d’entreprises ont trouvé des financements alors qu’elles n’auraient probablement jamais dû y parvenir. Quand on pense aux opportunités pour les entreprises prospères... Quand on trouve une idée ou un mécanisme formidable, il y a probablement de la place pour que deux ou trois entreprises prospèrent sur ce marché, mais pas huit ou dix. Or sept ou huit entreprises ont réussi à obtenir un financement.

On observait alors des ratios de valorisation sans précédent pour des introductions en bourse. Les entreprises qui ne disposaient encore que de données d'études précliniques – et pas la moindre étude clinique – étaient valorisées en milliards de dollars. Je pense qu’il fallait avoir beaucoup de recul et d'expérience pour comprendre que ce n’est pas normal. Or de nombreux investisseurs dans les biotechnologies étaient relativement novices. Un investisseur spécialisé dans les biotechnologies depuis « seulement » une décennie n’a connu qu’un marché haussier (l'indice XBI1 a été multiplié par 5 au cours de ces dix années) mais jamais de marché baissier.

Rajiv Kaul : Et des taux d’intérêt très bas.

Acker: Oui, les taux d’intérêt étaient nuls de surcroît. Compte tenu de tous ces facteurs, les investisseurs ne réalisaient pas que 90 % de ces médicaments étaient voués à l'échec. Cela a été le cas, inévitablement, avec des essais cliniques non concluants pour bon nombre de ces médicaments. De nombreux investisseurs généralistes qui s’étaient lancés dans la biotechnologie ne comprenaient pas vraiment ce qu’ils avaient en portefeuille et ont commencé à perdre de l’argent. Ils ont fini par se retirer. Cette hémorragie de capitaux du secteur des biotechnologies a duré environ 30 mois. C’était un peu comme un hiver nucléaire, je pense, pour les biotechnologies.

Le creux de la vague a probablement été atteint à la fin octobre [2023]. 232 sociétés biotechnologiques présentaient alors une capitalisation boursière inférieure à la trésorerie dont elles disposaient. C’est un chiffre assez incroyable, qui reflète une valeur d'entreprise négative. Si elles faisaient don de leur trésorerie... Elles avaient plus de valeur en tant que banque que les recherches menées pour développer leur médicament. Le marché est donc tombé dans l'autre extrême.

D'après moi, la donne a principalement changé avec l'entrée dans un nouveau régime des taux d’intérêt. La Réserve fédérale américaine a indiqué qu'elle en avait fini avec le resserrement monétaire après avoir relevé ses taux à un rythme sans précédent et envisage même de les baisser. Historiquement, les taux d’intérêt n’ont pas toujours été corrélés avec les valeurs biotechnologiques mais, dernièrement, il s'agit d'un facteur majeur. Par conséquent, la donne n'est plus du tout la même.

Deuxième facteurs : les opérations de fusion-acquisition. Les valorisations sont très basses, les taux d’intérêt sont encore relativement bas d'un point de vue historique et il y a beaucoup d’innovation. Beaucoup de gens ne le savent pas mais, l’année dernière a été marquée par un nombre record d'AMM délivrées aux États-Unis : 73 nouveaux médicaments ont été approuvés, bien plus que le record précédent. Il y a donc une année historique pour l'innovation, des valorisations historiquement basses, des laboratoires pharmaceutiques qui ont besoin d’innovation car elles sont confrontées au double défi de l’expiration de leurs brevets dans quelques années (un réel problème pour un certain nombre d’entreprises). Et maintenant, il y a le nouveau projet de loi IRA [Inflation Reduction Act] qui pourrait avoir un impact y compris sur les entreprises déjà confrontées à une érosion de leurs marges en raison de la guerre des prix.

Tous ces facteurs se traduisent par une augmentation significative des opérations de fusion-acquisition. Rien qu’au quatrième trimestre de l’année dernière [2023], il y a eu neuf transactions d'un montant supérieur à 1 milliard de dollars. Sur l'ensemble de l’année, il y en a eu 22 pour un montant cumulé de 140 milliards de dollars. C’est environ deux fois plus que n’importe quelle année au cours de la dernière décennie. On peut donc dire que les « esprits animaux » sont de retour. Les taux d’intérêt baissent, les fusions-acquisitions augmentent. On peut donc réellement gagner de l’argent avec les valeurs biotechnologiques. Vous avez donc intérêt à revenir. Au premier trimestre [2024], les introductions en bourse n'ont pas été légion. En revanche, il y a eu de nombreuses augmentations de capital, parfois réservées à certains fonds de private equity. Bref, les entreprises sont à nouveau en mesure de lever des capitaux, et il y a de quoi se réjouir.

Les opinions exprimées sont celles de l'auteur au moment de la publication et peuvent différer de celles d'autres personnes/équipes de Janus Henderson Investors. Les références faites à des titres individuels ne constituent pas une recommandation d'achat, de vente ou de détention d'un titre, d'une stratégie d'investissement ou d'un secteur de marché, et ne doivent pas être considérées comme rentables. Janus Henderson Investors, son conseiller affilié ou ses employés peuvent avoir une position dans les titres mentionnés.

 

Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Toutes les données de performance tiennent compte du revenu, des gains et des pertes en capital mais n'incluent pas les frais récurrents ou les autres dépenses du fonds.

 

Les informations contenues dans cet article ne constituent pas une recommandation d'investissement.

 

Il n'y a aucune garantie que les tendances passées se poursuivront ou que les prévisions se réaliseront.

 

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Glossaire

 

 

 

Andy Acker, CFA

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2 juillet 2024
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Principaux points à retenir :​

  • En 2020, l’enthousiasme suscité par les traitements contre la COVID-19 a fait grimper les cours de bourse de nombreuses sociétés biotechnologiques à des niveaux intenables, condamnant ainsi le secteur à l’une des pires corrections de son histoire.
  • Aujourd’hui, les cours de nombreuses valeurs biotechnologies sont historiquement bas, alors même que l’innovation dans le secteur s’accélère.
  • Ce paradoxe, ainsi que l'essoufflement de la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, pourraient contribuer à soutenir le rebond des valeurs biotechnologiques amorcé fin 2023.