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Quelle est la prochaine étape pour les médicaments destinés à la perte de poids ?

Luyi Guo, Analyste de recherche, fait le point sur les médicaments agonistes des récepteurs au GLP-1 destinés à la perte de poids, notamment sur la question de savoir si les principales entreprises actuelles peuvent maintenir leur part de marché et sur les perspectives en matière de prix et de remboursement.

Luyi Guo, PhD, CFA

Luyi Guo, PhD, CFA

Analyste de recherche


29 octobre 2024
5 minutes de lecture

Principaux points à retenir :​

  • Le marché des nouveaux médicaments agonistes des récepteurs au GLP-1 destinés à la perte de poids devrait dépasser les 100 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie, avec en tête Eli Lilly et Novo Nordisk.
  • Compte tenu du potentiel du marché, plusieurs autres sociétés biopharmaceutiques mettent au point des médicaments concurrents, dont le premier lancement est prévu en 2027. Eli Lilly et Novo Nordisk investissent également dans de nouvelles variantes susceptibles d’étendre leurs activités respectives dans le domaine de la perte de poids.
  • Au fil du temps, une offre croissante des agonistes des récepteurs au GLP-1, y compris de nouvelles versions qui améliorent l’efficacité ou la facilité d’utilisation, pourrait contribuer à faire baisser les prix et à étendre les remboursements.

Depuis leur mise sur le marché en 2021, les médicaments à base d’incrétines — qui permettent une perte de poids spectaculaire en imitant les hormones présentes dans l’intestin pour contrôler les niveaux d’insuline et de glucose sanguin et favoriser la sensation de satiété — ont vu leurs ventes exploser. Au deuxième trimestre de cette année, ces médicaments, également connus sous le nom d’agonistes des récepteurs au GLP-1, rapportaient plus de 50 milliards de dollars par an. Avec un taux de croissance annuel d’environ 50 %, le marché pourrait facilement dépasser les 100 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie, ce qui ferait des agonistes des récepteurs au GLP-1 la plus grande catégorie thérapeutique jamais enregistrée en termes de revenus.

Compte tenu du potentiel du marché, les sociétés biopharmaceutiques investissent massivement pour faire face à la concurrence, en s’efforçant d’améliorer le mode d’administration (par exemple, pilules orales ou injections hebdomadaires), l’efficacité, la durée et les effets secondaires indésirables. En outre, l’industrie explore le potentiel de ces médicaments pour traiter d’autres pathologies, notamment les maladies cardiovasculaires, l’apnée du sommeil, la stéatose hépatique et le diabète.

Le défi pour les investisseurs sera de déterminer quels sont les entreprises et les produits qui sortent gagnants, d’autant plus que les valorisations de certaines sociétés biopharmaceutiques ont déjà considérablement augmenté. Des questions se posent également quant à la tarification et à la volonté des régimes d’assurance maladie de couvrir les coûts pour les patients, compte tenu de l’énorme demande de médicaments.

Luyi Guo, qui a travaillé dans l’industrie pharmaceutique pendant plusieurs années avant de devenir Analyste de recherche au sein de l’équipe Santé en 2019, couvre le marché des agonistes des récepteurs au GLP-1 depuis sa création. Elle a apporté des éléments de réponse à certaines des plus grandes questions qui se posent actuellement sur les agonistes des récepteurs au GLP-1.

Eli Lilly et Novo Nordisk sont les seules entreprises à commercialiser aujourd’hui des médicaments à base d’incrétine pour la perte de poids (Zepbound et Wegovy, respectivement). Dans quel délai une autre entreprise pourrait-elle lancer un médicament concurrent ?

Bien que de nombreuses entreprises mettent actuellement au point des médicaments à base d’incrétine destinés à la perte de poids, il faudra plusieurs années avant que l’un ou l’autre de ces médicaments n’atteigne le stade des essais cliniques avancés et ne soit commercialisé. Les fabricants de médicaments pourraient alors mettre plus de temps à développer les capacités de production nécessaires pour répondre à la demande — autant de facteurs qui confèrent un avantage significatif à Eli Lilly et Novo Nordisk.

Malgré cela, Eli Lilly et Novo Nordisk devront tôt ou tard faire face à une concurrence accrue. L’un des premiers grands défis pourrait venir d’Amgen. L’entreprise met au point MariTide, une molécule bispécifique qui active le récepteur GLP-1 et antagonise un autre récepteur connu sous le nom de GIP. Dans les essais cliniques, ce double mécanisme d’action a permis d’obtenir des niveaux de perte de poids similaires à ceux obtenus grâce à Zepbound et à Wegovy, mais avec moins d’injections nécessaires — une fois par mois contre une fois par semaine. Amgen teste également le médicament pour des pathologies liées au poids telles que les maladies cardiaques, hépatiques et rénales, dans le but d’élargir la population de patients potentiels de MariTide. Le médicament devrait passer à la phase 3 des essais dans les mois à venir, avec un lancement potentiel en 2027.

Schéma 1 : Chronologie des mises sur le marché des agonistes des récepteurs au GLP-1

Source : Janus Henderson Investors, Morningstar, rapports des entreprises. Au 30 septembre 2024. E=estimé.

Que font Eli Lilly et Novo Nordisk pour conserver leur position de leader sur le marché ?

Les deux entreprises investissent de manière conséquente pour renforcer et faire évoluer leurs portefeuilles d’agonistes des récepteurs au GLP-1. Eli Lilly met au point l’orforglipron, qui pourrait être la première version orale d’un agoniste des récepteurs au GLP-1 à être mise sur le marché, peut-être en 2026. L’option d’une pilule orale quotidienne devrait contribuer à atténuer les pénuries d’approvisionnement au niveau mondial et à offrir un plus grand choix aux patients. En outre, l’entreprise met au point un agoniste des récepteurs hormonaux triple appelé retatrutide, qui pourrait être lancé en 2027. Le rétatrutide a montré qu’il pouvait entraîner une perte de poids substantielle (de l’ordre de 20 %) et réduire la graisse hépatique chez les patients atteints de stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique (MASH).

En parallèle, Novo met au point CagriSema. Ce médicament associe Wegovy au cagrilintide, un analogue de l’amyline à longue durée d’action qui retarde la vidange gastrique et abaisse la glycémie. Dans les premiers essais cliniques, la double approche a permis une perte de poids plus importante, plus rapide (jusqu’à 25 % contre environ 17 % pour Wegovy) et sans palier. Le médicament s’est également révélé plus efficace chez les patients atteints de diabète de type 2, chez qui les incrétines ont traditionnellement eu moins d’effets bénéfiques sur la perte de poids. CagriSema devrait générer les résultats de l’essai de phase 3 avant la fin de l’année et pourrait être lancé dès 2026.

Quelles sont les perspectives en matière de prix des agonistes des récepteurs au GLP-1 et de remboursement ?

La plupart des investisseurs s’attendent à ce que les prix des agonistes des récepteurs au GLP-1 baissent à mesure que l’offre augmente (les prix des médicaments baissent généralement lorsque les volumes augmentent). En outre, en 2027, le semaglutide (le peptide utilisé dans Wegovy) fera l’objet d’une négociation de prix dans le cadre de Medicare, le programme fédéral de santé pour les personnes âgées aux États-Unis, conformément à la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act). Toutefois, ces facteurs sont bien connus du marché et pourraient être compensés par l’augmentation des volumes de ventes si les fabricants de médicaments améliorent leurs offres en matière de perte de poids et si davantage d’assureurs acceptent d’ajouter ces médicaments aux formulaires des régimes.

Les agonistes des récepteurs au GLP-1 dont les effets bénéfiques sur la santé vont au-delà de la perte de poids ont les meilleures chances d’être remboursés. Par exemple, la loi interdit à Medicare de couvrir les médicaments utilisés pour la perte de poids, mais il rembourse les thérapies prescrites pour d’autres indications médicales, telles que le diabète et les maladies cardiovasculaires. Une tendance similaire pourrait se manifester dans les systèmes de santé du monde entier si les agonistes des récepteurs au GLP-1 continuent à montrer leur efficacité contre ces maladies et d’autres comorbidités.

Information importante

L’industrie de la santé est soumise à des réglementations gouvernementales, des taux de remboursement et des approbations gouvernementales de produits et de services différents, ce qui pourrait avoir une incidence considérable sur les prix et la disponibilité et celle-ci peut être légèrement affectée par une obsolescence rapide et par l’expiration des brevets.

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  • Le Fonds peut avoir recours à des instruments dérivés dans le but de réaliser ses objectifs d’investissement. Cela peut générer un « effet de levier », qui peut amplifier les résultats d’un investissement, et les gains ou les pertes pour le Fonds peuvent être supérieurs au coût de l’instrument dérivé. Les instruments dérivés présentent également d’autres risques, et en particulier celui qu’une contrepartie à un instrument dérivé ne respecte pas ses obligations contractuelles.
  • Si le Fonds détient des actifs dans des devises autres que la devise de référence du Fonds ou si vous investissez dans une catégorie d’actions/de parts d’une devise différente de celle du Fonds (sauf si elle est « couverte »), la valeur de votre investissement peut être soumise aux variations des taux de change.
  • Lorsque le Fonds, ou une catégorie d’actions/de parts couverte, vise à atténuer les fluctuations de change d’une devise par rapport à la devise de référence, la stratégie elle-même peut créer un impact positif ou négatif relativement à la valeur du Fonds en raison des différences de taux d’intérêt à court terme entre les devises.
  • Les titres du Fonds peuvent devenir difficiles à valoriser ou à céder au prix ou au moment désiré, surtout dans des conditions de marché extrêmes où les prix des actifs peuvent chuter, ce qui augmente le risque de pertes sur investissements.
  • Le Fonds peut perdre de l’argent si une contrepartie avec laquelle le Fonds négocié ne veut ou ne peut plus honorer ses obligations, ou en raison d’un échec ou d’un retard dans les processus opérationnels ou de la défaillance d’un fournisseur tiers.
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