Perspectives mondiales : Les perspectives de la titrisation à l'entame du cycle de réduction des taux de la Fed
Dans cet épisode, les gérants John Kerschner et John Lloyd se joignent à Lara Castleton, Responsable de l'équipe Construction et Stratégie de portefeuille pour les États-Unis, pour un échange sur l'impact de l'environnement macroéconomique sur les marchés du crédit titrisé et multisectoriel.
31 minute d'écoute
Principaux points à retenir :
- Les taux monétaires étant appelés à baisser tandis que la Réserve fédérale (Fed) entame son cycle de réduction des taux d'intérêt, les investisseurs qui ont conservé des liquidités pourraient désormais chercher à garantir des rendements et une durée plus élevés.
- Selon nous, les actifs titrisés – en particulier les obligations adossées à la dette bancaire titrisée (CLO) notés AAA sur la partie courte de la courbe des taux et les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) sur la partie longue – peuvent offrir des rendements plus élevés tout en apportant une protection défensive aux portefeuilles obligataires.
- Compte tenu des nuances liées à l'impact des différentes tendances économiques sur ce segment, nous pensons qu'une approche fondamentale bottom-up de l'investissement se justifie sur les marchés du crédit titrisé et multisectoriel.
Vous pouvez également regarder un enregistrement vidéo du podcast :
Lara Castleton : Bonjour et merci de participer à cet épisode de Global Perspectives, un podcast créé pour partager les réflexions de nos professionnels de l'investissement et les implications qu'elles ont pour les investisseurs. Je suis votre hôte du jour, Laura Castleton. Aujourd'hui, nous vous proposons notre mise à jour semestrielle sur la titrisation, en passant en revue l'environnement macroéconomique, et en présentant les diverses opportunités et mises à jour dans chaque secteur de la titrisation ainsi que les opportunités que nous entrevoyons à l'avenir. Pour ce faire, je suis accompagné de John Kerschner, Responsable des produits titrisés pour les États-Unis chez Janus Henderson, et de John Lloyd, Responsable des stratégies de crédit multisectorielles. Messieurs, je vous remercie de votre présence.
John Lloyd : Merci de nous recevoir.
Castleton : Depuis notre dernier enregistrement en avril, le marché a connu beaucoup d'évolutions. Je vous donne la parole en premier, John. Nous horodatons cet enregistrement-ci au mois d'octobre après un rapport mensuel sur l'emploi plus élevé que prévu, un nombre de demandes d'allocations chômage plus mauvais que prévu et un taux d'inflation plus élevé que prévu. Je pense donc que ce qui n'a pas changé depuis le dernier enregistrement, c'est que le marché est très sensible à la moindre statistique publiée. Que faut-il en comprendre ? Comment voyez-vous l'évolution du cycle de réduction des taux de la Fed et de l'économie en général ?
John Kerschner : Oui. Depuis la publication des chiffres de l'emploi, meilleurs que prévu, nous avons donc assisté à une baisse des taux alors que le marché prévoyait en fait davantage de réductions de la part de la Fed que la Fed elle-même. Et désormais, le marché est de nouveau en phase avec les Réserves fédérales puisqu'il anticipe environ 5,5 baisses de taux pour l'année prochaine. Les taux terminaux sont également alignés pour la plupart. Si vous vous souvenez bien, la Fed, dans sa dernière synthèse des projections économiques, a relevé son taux terminal à 2,9 %. Et si l'on observe la courbe des taux à terme, elle correspond également à l'évaluation du taux terminal du marché. Et je pense qu'il y a deux ou trois choses que nous allons surveiller.
Évidemment, même si les chiffres de l'emploi sont très élevés, de nombreuses données sur l'emploi se sont détériorées, à l'exception de cette donnée. Et l'inflation reste orientée à la baisse. Même dans les chiffres de l'inflation actuelles, l'une des composantes les plus persistantes de l'IPC, celle des loyers, a finalement commencé à baisser. Je pense donc que le message important pour le marché à l'heure actuelle est que la Fed va être tributaire des données et qu'elle se concentre sur son double mandat. Or, le second volet de ce mandat est maintenant le chômage. Et je pense que le marché a sans doute compris que nous allons rentrer dans un cycle de réduction des taux de la Fed, probablement de 25 points de base à chaque réunion à ce stade, à moins que l'économie ne subisse un choc.
Castleton : Il semble donc que le contexte se prête assez bien à un atterrissage en douceur de l'économie. Partagez-vous cet avis ?
Kerschner : Oui, je suis d'accord.
Castleton : D'accord, je me tourne vers vous, John. Je réalise que vous partagez le même prénom, je devrais commencer à vous appeler... Nous allons vous appeler Kersch et vous Floyd pour plus de clarté pour nos auditeurs. OK. Kersch, passons à une mise à jour de la titrisation... il est évident que les marchés titrisés sont beaucoup plus liés au consommateur. Nous venons de parler de l'éventualité d'un atterrissage en douceur. Quelle est l'évolution de la santé du consommateur au sens large ?
Kerschner : Dans l'ensemble, elle est meilleure que ce que l'on pourrait croire en lisant la presse. Une chose dont les gens ne se rendent peut-être pas compte, c'est que si l'on place les consommateurs dans trois catégories différentes, à savoir le niveau élevé, le niveau moyen et le niveau bas, le consommateur de niveau élevé se porte manifestement très bien. Pourquoi cela ? Et bien la situation est très favorable à ceux qui possèdent un portefeuille d'actions puisque les actions sont très proches de leurs plus hauts niveaux historiques, si elles ne les ont pas atteints. Et la plupart des consommateurs de niveau élevé obtiennent des augmentations, ont un emploi, veulent dépenser... beaucoup de gens voyagent à l'étranger étant donné la vigueur du dollar, ce qui est dû au fait que le taux des fonds fédéraux a été relativement élevé par rapport à celui de beaucoup d'autres banques centrales. La situation est donc plutôt favorable à la première catégorie de consommateurs, qui représente environ 55 % des dépenses. La catégorie moyenne s'en sort assez bien car le chômage est relativement bas. Elle représente environ 30 % des dépenses.
C'est évidemment la catégorie basse de consommateurs qui est la plus préoccupante. Parce que l'inflation est réelle. Et je pense que les consommateurs de cette catégorie pensent à tort que l'inflation va se transformer en déflation. Comme si les prix allaient commencer à baisser. Pour la plupart, ce n'est pas le cas. C'est juste que l'inflation va ralentir, les prix vont continuer à augmenter mais plus lentement. Mais les consommateurs de la catégorie basse ne représentent encore que 15 % de cette économie. Il ne s'agit donc pas de les exclure complètement, mais ils n'ont pas la même importance que ceux de la catégorie élevée.
Goldman Sachs dispose en fait d'une très bonne grille d'analyse qui étudie les consommateurs selon six caractéristiques : les dépenses, l'emploi, les revenus, la richesse, l'endettement et la confiance. Elle mesure chacun de ces éléments sur la base d'un centile, le plus bas étant attribué aux plus mal lotis. Et certains de ces facteurs sont extrêmement élevés. La richesse, par exemple, se situe au 98ème centile, il s'agit du marché boursier. La dette se situe évidemment au 93ème centile, ce qui s'explique par le fait que de nombreuses personnes ont remboursé leur dette pendant le COVID puisqu'elle ne pouvaient pas consacrer leurs revenus à d'autres postes. Les dépenses se situent au 59ème centile, ce qui est moins élevé mais tout de même correct. L'emploi se situe au 66ème centile, ce qui reste excellent.
Les moins bonnes caractéristiques sont les revenus, en raison de l'inflation et de la confiance. Et c'est en partie dû à ce que le public peut lire dans la presse au sujet de l'inflation notamment, et qui affecte leur confiance. Mais le score global reste au 60ème centile, ce qui n'est pas extraordinaire mais est supérieur à la moyenne. Et c'est ainsi que nous le noterions également.
Castleton : Très bien. C'est un contexte très utile pour les consommateurs. Je pense que, trop souvent, on se contente de dire « voici le consommateur », ce qui n'est pas très utile sur le marché de la titrisation Cette répartition a donc été très utile, puisqu'on constate que les différentes caractéristiques sont globalement positives pour les consommateurs de la catégorie élevée. Mais cette nuance est vraiment importante, et nous allons aborder ses implications pour les secteurs titrisés.
Je m'adresse à vous, Lloyd : grâce aux stratégies de crédit multisectorielles, vous avez la possibilité d'intervenir dans de nombreux domaines du marché. Que pouvez-vous nous dire concernant les spreads du marché des crédits titrisés par rapport à celui des obligations d'entreprises ? Sont-ils encore attractifs actuellement, et quelles sont les perspectives selon vous ?
Lloyd : Oui, les choses ont un peu évolué. Il y a 18 mois, nous vous aurions dit que le marché de la titrisation représentait une opportunité majeure par rapport au marché des obligations d'entreprises. Je pense que nous avons changé d'avis depuis. Nous avons constaté un resserrement des spreads du crédit titrisé. Nous sommes donc maintenant sur ce type de marché de portage. L'avantage de la titrisation est qu'elle se négocie toujours à un niveau élevé par rapport à ses niveaux historiques et par rapport aux obligations d'entreprises. Nous pensons donc que le marché de la titrisation offre un meilleur portage ajusté du risque. À titre d'exemple, vous pouvez acheter un CLO [collateralized loan obligation] noté AAA, c'est-à-dire la notation la plus élevée, et vous observiez des spreads sur le [marché] primaire d'environ 130 ou 135 points de base. Et le marché des obligations d'entreprises IG [Investment grade] se négocie actuellement dans la zone des 89 points de base. Soit un spread beaucoup plus important.
Et je rappelle à tous ceux qui nous écoutent que le marché des obligations d'entreprises IG est en grande partie composé d'émissions notées BBB. Donc une meilleure notation et des spreads plus importants. Pensons-nous que ce resserrement va se poursuivre ? Nous pensons qu'il existe un potentiel de resserrement à la marge, mais même si vous restez dans un environnement de portage, vous obtenez un meilleur portage ajusté du risque sur les marchés titrisés, et c'est vrai pour les ABS [titres adossés à des actifs], le gaz, les crédits hypothécaires, le crédit résidentiel, en d'autres termes tous les secteurs par rapport aux titres IG, aux obligations d'entreprises à haut rendement et aux prêts.
Castleton : Très bien. Nous avons commencé il y a plus d'un an. C'est donc un scénario qui se répète, où les spreads de taux titrisés sont attrayants, et il est intéressant d'entendre que bien qu'ils le soient encore, cet écart pourrait se réduire au cours des six à douze prochains mois. C'est pourquoi il est important de pouvoir compter sur la flexibilité d'une personne capable de réévaluer la situation au quotidien. Exactement. Oui, excellente mise à jour. Je vous remercie.
Nous allons nous pencher sur certaines de ces mises en œuvre spécifiques pour les auditeurs. Je souhaiterais poser un cadre du point de vue de la duration. Passons en revue ces classes d'actifs en commençant par le segment ultra-court que sont les CLO que vous venez de mentionner, Lloyd, l'une des composantes les plus importantes chez Janus Henderson. Kersch, je m'adresse à vous, comment se présentent les CLO aujourd'hui et pourquoi les investisseurs devraient-ils continuer à détenir des titres qui conservent une duration courte alors que la Fed réduit les taux d'intérêt ?
Kerschner : C'est une très bonne question. Cette question nous est souvent posée par les investisseurs. L'avantage des CLO, comme l'a mentionné John Lloyd, c'est qu'ils offrent des spreads assez significatifs et donc des rendements intéressants. La Fed a baissé ses taux, mais seulement de 50 points de base. Cela diminuera au fur et à mesure que la Fed réduira ses taux, mais historiquement, et j'émets tout de même des réserves car les performances passées ne sont jamais une garantie pour l'avenir, les CLO notés AAA ont surperformé les liquidités d'environ 150 à 200 points de base. C'est ce que nous avons constaté ces deux dernières années.
Il est donc évident que les rendements des liquidités baisseront également lorsque la Fed commencera à réduire ses taux, et les fonds monétaires représentent encore 6 500 à 7 000 milliards de dollars, selon les sources. Nous pensons donc que la plupart des investisseurs conservent une place dans leur portefeuille pour des rendements égaux ou supérieurs au marché monétaire pour les paiements à court terme qu'ils doivent effectuer ou les dépenses qu'ils doivent faire. Et bien franchement, même si la Fed va probablement commencer à réduire davantage ses taux après la baisse de 50 points de base décidée lors de la dernière réunion, personne ne sait vraiment jusqu'où elle est disposée à aller. Ainsi, si la Fed réduit ses taux de 100 voire 150 points de base, vous obtenez toujours un rendement de 5 ou 5,5 %, alors que les bons du Trésor à 10 ans servent un rendement de 4 % ou à peine plus aujourd'hui. Cela reste donc intéressant par rapport à beaucoup d'autres obligations à taux fixe de plus longue maturité.
Enfin, une autre raison pour laquelle nous apprécions beaucoup les CLO AAA, et c'est un peu plus nuancé, c'est que les émissions nettes sont négatives aujourd'hui ; les émissions brutes seront très proches de leurs plus hauts niveaux historiques cette année. 2021 a connu le plus gros volume d'émissions de CLO, après une année 2020 très faible. Les émissions brutes sont donc très élevées, mais il s'agit en grande partie de refinancements ou de réinitialisations d'anciennes opérations. Ainsi, l'émission nette, parce que vous avez beaucoup d'investisseurs qui refinancent les CLO, récupère beaucoup de liquidités. Normalement, les investisseurs reçoivent au total environ 5 milliards de dollars, alors qu'ils en récupèrent aujourd'hui entre 20 et 25 milliards par trimestre, qui sont réinvestis sur le marché des CLO. Et il existe évidemment un nouvel investisseur de taille sur le marché des CLO qui n'existait pas il y a quatre ans et qui n'était pratiquement pas pris en compte il y a un an, à savoir les ETF CLO. Il existe aujourd'hui 19 ETF CLO, ce qui est incroyable. Certains d'entre eux n'ont pas encore été lancés, mais ils le seront bientôt. Mais la demande est forte de la part des ETF CLO et nous pensons que cela va continuer.
Castleton : OK. Il s'agit donc d'un excellent investissement sur la partie courte de la courbe, en particulier depuis que les taux des marchés monétaires ont commencé à baisser. Ainsi, ces 150 points de base au-dessus des marchés monétaires, une opportunité intéressante à court terme, ont toujours du sens dans les portefeuilles.
Lloyd, je me tourne vers vous. Comme les investisseurs cherchent à garantir une certaine duration et un certain rendement à plus long terme, les MBS d'agences sont l'un des moyens d'y parvenir. Et si l'on observe la duration en général, les principales catégories sont la dette souveraine américaine, les obligations d'entreprises et les prêts hypothécaires d'agences. Comment le paysage des titres d'agences évolue-t-il ces derniers temps et quelles sont les perspectives à venir ?
Lloyd : Nous pensons donc que les titres d'agences sont probablement le meilleur moyen de garantir de la duration. Et je voudrais commencer, en préambule, par dire que le fait de sécuriser une certaine duration à l'avenir est lié au put de la Fed, comme je l'ai dit, et au fait de se concentrer sur le chômage autant que sur l'inflation. En l'absence de ce scénario idéal, les taux baisser devraient baisser assez rapidement pour soutenir l'économie. Il est donc important d'avoir cette assurance dans votre portefeuille. Deuxièmement, nous pensons également que lorsque l'IPC sous-jacent sera inférieur à 3 %, les taux commenceront à être négativement corrélés au risque de spread et au risque lié à l'exposition aux actions. Il s'agit donc de deux raisons thématiques d'envisager d'augmenter et d'allonger la duration de votre portefeuille, d'autant plus que nous entrons dans un cycle de réduction des dépenses de la Fed.
Pourquoi les prêts hypothécaires d'agences se prêtent-ils parfaitement à une hausse de la duration ? Eh bien pour commencer, presque 87 % de l'indice est hors de la monnaie, ce qui signifie qu'il n'est pas refinançable à l'heure actuelle, et le marché hypothécaire s'inquiète de la convexité, du risque de remboursement anticipé. C'est donc un signe très positif. Vous serez en mesure d'exploiter cette duration à mesure que les taux baisseront. Nous apprécions également les prêts hypothécaires car les spreads sont actuellement plus importants que ceux des obligations d'entreprises, et les investisseurs nous demandent pourquoi cela s'est produit. La Fed est passée de l'assouplissement quantitatif (QE), qui consistait à acheter sans discernement des prêts hypothécaires à tous les niveaux, au resserrement quantitatif (QT). L'année dernière, des banques ont fait faillite et ont vendu... la FDIC a repris tous leurs portefeuilles disponibles à la vente et les a vendus sur le marché. Nous avons donc assisté à l'arrivée sur le marché d'une offre massive qui a eu pour effet un élargissement des spreads.
D'une manière générale, les prêts hypothécaires n'aiment pas non plus la volatilité des taux, qui a été très élevée. Nous pensons donc que la réduction des taux de la Fed entraînera une baisse de la volatilité. Nous avons en quelque sorte dépassé cette surabondance d’approvisionnement des banques, et la Fed se rapproche également de la fin du QT. La situation est donc très favorable aux prêts hypothécaires et aux valorisations par rapport aux obligations d'entreprises. Il faut presque remonter à la crise financière mondiale pour la voir aussi étendue qu'elle l'est aujourd'hui. Nous pensons donc qu'il y a encore de la place pour un resserrement des spreads en plus de la duration offerte par le marché des prêts hypothécaires.
Castleton : Très bien. Ainsi, pour obtenir ce type de protection défensive au sein des portefeuilles obligataires, les prêts d'agences sont parfaites pour une surpondération.
Kersch, il y a encore beaucoup d'investisseurs qui recherchent une exposition qui ne soit pas globale, ce qui manque parfois dans l'indice de référence, les ABS sont l'une des principales catégories de l'espace titrisé. Pouvez-vous nous parler de quelques-unes des opportunités uniques que vous identifiez dans cet univers et peut-être aussi des titres dont il faut se méfier ?
Kerschner : Bien sûr. Si vous lisez la presse, vous avez dû voir beaucoup d'articles sur l'augmentation des défauts de paiement, qui enjoignent à la prudence. J'ai déjà fait quelques remarques sur le consommateur, mais je pense qu'il s'agit d'une appellation un peu erronée puisque la comparaison concerne 2021, et qu'à l'époque toutes les mesures de la santé du consommateur étaient à leurs plus hauts niveaux historiques. Les défauts de paiement étaient à leur plus bas niveau historique, idem pour les faillites des entreprises, et les montants présents sur les comptes d'épargne ou les comptes courants avaient également atteint des niveaux record. C'est évident, n'est-ce pas ? Comme le gouvernement distribuait de l'argent, la plupart des gens en ont profité. Ils en ont épargné une partie, dépensé une partie et remboursé leurs dettes avec le reste. Nous sommes donc en train de revenir à un niveau plus normal.
Si l'on se penche sur les subprimes auto, ils sont assez bas en termes de score FICO. Les consommateurs ont généralement un score FICO de 660 et moins, ce qui représente environ un tiers de notre pays. Et en glissement annuel, les impayés sont en baisse de 19 points de base et les défauts de paiement en baisse de 29 points de base. Il ne s'agit donc pas d'un changement énorme, mais le discours selon lequel les défauts sont en forte hausse n'est pas vrai si l'on va au fond des choses. C'est ce que l'on constate en entrant dans les détails. Un autre point que beaucoup de gens ne réalisent pas, c'est que lorsque vous regardez certaines de ces données, il s'agit seulement des données de la Fed pour l'ensemble, disons, du marché des prêts auto, qui représente 1 600 milliards de dollars. Le marché des ABS auto dépasse à peine les 200 milliards de dollars. Il s'agit donc d'environ un huitième de l'ensemble du marché qui est titrisé. Puis, en dessous, entre 200 et 250 milliards de dollars sont titrisés.
Il est évident que nous effectuons un important travail fondamental de due diligence bottom-up. Il y avait beaucoup de nouveaux émetteurs qui sortaient de la crise financière mondiale, se situaient autour des 15 % au début de la crise du COVID, et certains de ces nouveaux émetteurs ne se sont pas très bien comportés. Vous devez donc savoir ce qui se passe, vous ne pouvez pas vous contenter d'acheter le marché, et cela témoigne de la nécessité d'une gestion active dans ces secteurs.
Castleton : Quels sont les domaines qui vous enthousiasment le plus ?
Kerschner : Je pense que les centres de données sont l'exemple même de ce qui est le plus excitant. Ils sont émis à la fois sous forme d'ABS et de CMBS [titres adossés à des créances hypothécaires commerciales] parce qu'il s'agit de biens immobiliers commerciaux à certains égards, mais ils ont un côté entreprise, quel que soit le locataire. Cela concerne plus les ABS, mais les chiffres concernant les centres de données qui stimulent la croissance de l'IA sont tout simplement stupéfiants. Notre équipe de recherche sur les actions vous en parlera également. Vous entendrez l'équipe de crédit à ce sujet. Mais la statistique la plus remarquable que j'ai lue, c'est qu'au cours des cinq prochaines années, la quantité d'énergie nouvelle dont nous aurons besoin dans ce pays équivaudra à ce que le Japon produit actuellement. Il est difficile de se faire une idée précise de l'ampleur des besoins.
Il ne s'agit pas d'entrepôts que l'on peut construire en deux mois, mais de structures complexes. Il est évident qu'ils auront besoin d'énergie, mais on ne sait pas très bien d'où viendra cette énergie. L'énergie nucléaire revient sur le tapis, comme la remise en service de centrales au gaz, etc. Mais au bout du compte, ce problème n'est pas près de disparaître. Si vous parlez à nos collègues de la gestion actions au 7ème étage, ils vous donneront toutes sortes de statistiques sur le fait que l'IA n'en est qu'à ses débuts. C'est ce que je pense et je suis convaincu que nous allons assister à une sorte de révolution. Et comment cela se répercute sur nous, au 6ème étage, nous ne sommes que de simples gérants obligataires, mais comme nous aimons ces domaines qui sont nouveaux, qui sont différents, il faut en comprendre les principes fondamentaux. Nous pensons avoir une longueur d'avance dans ce domaine. Mais surtout, parce qu'ils sont nouveaux, ils se négocient à un prix très avantageux par rapport à un grand nombre de classes d'actifs. Nous pouvons donc acheter des centres de données, notés Investment grade, avec une décote de 300 environ. Et comme l'a mentionné John Lloyd, l'indice est... Il est de combien déjà ?
Lloyd : 89.
Kerschner : 89.
Castleton : OK, très bien. En parlant d'immobilier, Lloyd, à propos du marché des CMBS, on espère que la baisse des taux sera plus favorable à l'un des secteurs les plus durement touchés du marché titrisé. Comment voyez-vous l'évolution du marché des CMBS ? Existe-t-il encore des tendances à long terme qui affectent ce segment, comme vous pouvez l'entendre dans les journaux ?
Lloyd : Oui, je pense qu'il faut vraiment diviser ce marché. Vous savez, les réductions de taux de la Fed auront un effet marginalement positif. Malheureusement, pour la plupart des immeubles de bureaux, quelques réductions de taux successives ne suffiront pas. C'est vraiment un problème thématique qui touche ce secteur, car il y a moins de personnes qui se présentent régulièrement au bureau. Vous avez des taux d'inoccupation très élevés. Il faut donc vraiment que quelque chose change pour sauver une grande partie de ces bureaux de classe C ou B dans beaucoup de nos villes. Je ne m'attends donc pas à ce que les baisses de taux de la Fed compensent une partie des difficultés que va connaître ce marché. Mais cela crée beaucoup d'opportunités pour les investisseurs qui sont des gestionnaires actifs et qui peuvent effectuer leur propre due diligence sur le marché.
Et vous savez, John a mentionné le thème des centres de données, ces derniers sont également émis sur le marché des CMBS. Nous avons investi dans les entrepôts industriels, et pensez-y de manière thématique, le monde est en train de "s'amazonifier" et nous n'avons toujours pas assez d'espace d'entrepôt industriel. Il s'agit donc d'un espace brut, et les spreads sont très bon marché sur ce segment en raison de l'agitation qui règne dans le secteur de l'immobilier de bureau. Le segment de l'hôtellerie offre d'excellentes opportunités : nous pouvons investir dans des hôtels Four Seasons Investment grade à des spreads proches de 300 pb pour des propriétés de renom. Vous pouvez donc vous concentrer sur des actifs de prestige et obtenir de très bons rendements ou de très bons thèmes au sein de ce marché.
Castleton : Très bien. Je constate que dans l'ensemble du secteur de la titrisation, lorsque nous parlons de spreads, de compensation pour la prise de risque en dehors du taux sans risque, ils semblent être plus importants dans l'ensemble du secteur de la titrisation, probablement parce qu'il y a beaucoup plus de due diligence à faire dans ces secteurs. Mais cela laisse un grand nombre d'opportunités pour les investisseurs en dehors des marchés plus traditionnels du crédit souverain. Encore une fois, cela ne sera peut-être pas toujours le cas dans un an, mais pour l'instant, ces opportunités sont bien présentes.
Je voudrais terminer avec vous, Kersch. Le marché de la titrisation est l'un des plus importants ; quelles sont vos perspectives pour ce marché dans son ensemble ?
Kerschner : Oui. Je pense que l'on a beaucoup parlé du crédit privé. De toute évidence, notre PDG, Ali Dibadj, a parlé de notre volonté d'acheter ou d'entrer dans le secteur du crédit privé. Nous avons racheté Victory Park [Capital], qui devrait disparaître à la fin de l'année, je pense. Il s'agit d'un acteur de plus petite taille, mais très intéressant. Il propose beaucoup de crédit à la consommation et nous nous sommes alignés sur lui dans le domaine du financement de contentieux. Il s'est positionné sur les marchés, et nous étions un acteur important dans ce domaine juste avant le COVID, et maintenant il se tourne davantage vers le crédit privé. Il s'agit tout simplement d'une action collective de grande envergure et le système judiciaire est très lent, n'est-ce pas ? Il arrive donc un moment où ils savent qu'ils vont gagner le procès, mais où l'argent n'a pas encore été versé. Et parfois, cela peut prendre des mois, voire des années. Pensez donc que vous avez un recours collectif avec 10 000 personnes qui vont être indemnisées. Ces personnes veulent leur argent le plus tôt possible et sont prêtes à payer une prime pour l'obtenir. Donc des sociétés se sont créées pour leur offrir l'argent à l'avance, évidemment avec une certaine décote, et ensuite ils titrisent en sachant que l'argent va arriver. L'intérêt, c'est qu'il ne dépend pas du cycle économique. C'est la raison pour laquelle le modèle s'est si bien comporté pendant la période du COVID. Tant que les tribunaux seront ouverts, ce secteur continuera à rémunérer les investisseurs. Et oui, les tribunaux ont tous été mis à distance, mais ils sont restés ouverts. Il s'agit donc d'une activité de niche. Ce n'est pas énorme, mais encore une fois, c'est très intéressant en raison de la non-corrélation et de la faiblesse des impayés, car lorsque vous savez qu'un règlement va être payé, il finit par l'être.
Il s'agit donc d'un secteur dans lequel nous étions très impliqués il y a plusieurs années, puis nous nous sommes retirés, et nous nous sommes tenus au courant de son développement. Et maintenant, nous savons que des sociétés comme Victory Park donnent de l'argent à ces émetteurs à titre privé. Nous sommes donc très enthousiastes à l'idée de travailler avec eux et de combiner leur expertise et la nôtre.
Castleton : Très intéressant. Et le marché privé est certainement un segment qu'évoquent de plus en plus les clients. Nous investissons donc beaucoup dans ce domaine. Je vous remercie pour ces exemples. Et pour la mise à jour d'aujourd'hui sur le marché de la titrisation, lorsque l'économie est incertaine, qu'il y a de la volatilité, que chaque statistique est déroutante, il est utile de s'appuyer sur des cas fondamentaux solides, et ceux que vous avez porté à notre attention sont vraiment convaincants. Je vous en remercie.
Nous espérons que vous avez tous apprécié la discussion. Pour en savoir plus sur Janus Henderson, vous pouvez télécharger d'autres épisodes de Global Perspectives, quel que soit l'endroit où vous recevez vos podcasts, ou visiter le site janushenderson.com. J'ai été votre hôte aujourd'hui, Laura Casselton. Merci. À bientôt.
"Agg" fait référence à l'indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond , qui est une mesure générale du marché des obligations imposables à taux fixe, libellées en dollars américains et de qualité Investment grade.
Le point de base (pb) est égal à 1/100 de point de pourcentage. 1 point de base = 0,01 %, 100 points de base = 1 %.
L'indice Bloomberg US Mortgage Backed Securities (MBS) suit l'évolution des titres de créances hypothécaires à taux fixe garantis par Ginnie Mae (GNMA), Fannie Mae (FNMA) et Freddie Mac (FHLMC). L'indice est construit en regroupant les pools individuels de titres adossés à des créances hypothécaires livrables par l'intermédiaire de l'ABT en agrégats ou génériques sur la base du programme, du coupon et du millésime.
Le portage est le revenu excédentaire généré par la détention d'un titre à haut rendement par rapport à un autre.
Le spread de crédit est la différence de rendement entre des titres ayant une échéance similaire mais une qualité de crédit différente. En règle générale, un élargissement du spread traduit une dégradation de la qualité de la signature des entreprises emprunteuses, tandis qu’un resserrement du spread est le signe d’une amélioration de la qualité de la signature.
Les notations de qualité de crédit reflètent la notation la plus basse reçue de Standard & Poor's et/ou Moody's. Les titres non notés ne sont pas notés par S&P ou Moody's, mais peuvent l'être par d'autres agences de notation. Les notes sont mesurées sur une échelle allant de AAA (la plus élevée) à D (la plus basse).
La duration mesure la sensibilité du cours d’une obligation aux variations des taux d’intérêt. Plus la duration d’une obligation est élevée, plus celle-ci est sensible aux variations des taux d’intérêt et vice versa.
La courbe des taux à terme représente les prix futurs attendus d'un titre à différents moments, tels qu'ils sont déterminés par les conditions actuelles du marché. Il reflète le consensus des acteurs du marché sur l'évolution de ces prix, ce qui influence les décisions d'investissement et de couverture.
L'assouplissement quantitatif (QE) est une politique monétaire gouvernementale utilisée occasionnellement pour augmenter la masse monétaire en achetant des titres d'État ou d'autres titres sur le marché.
Le resserrement quantitatif (QT) est une politique monétaire gouvernementale utilisée occasionnellement pour réduire la masse monétaire en vendant des titres d'État ou en les laissant arriver à échéance et en les retirant des soldes de trésorerie.
Une courbe des taux représente les rendements (taux d’intérêt) offerts par des obligations présentant la même qualité de crédit mais des dates d'échéance différentes. En général, les obligations ayant des échéances plus lointaines offrent des rendements plus élevés.
Informations importantes
Titres de créances adossés à des prêts (Collateralised Loan Obligations - CLO) : titres de dette émis en différentes tranches, avec des degrés de risque variables, et adossés à un portefeuille sous-jacent composé principalement de prêts aux entreprises de catégorie haut rendement. Le remboursement du capital n’est pas garanti et les prix peuvent baisser si un émetteur n’honore pas ses paiements en temps voulu ou si sa solidité financière se détériore. Les CLO sont soumis à un risque de liquidité, au risque de taux d’intérêt, au risque de crédit, au risque de remboursement anticipé et au risque de défaut des actifs sous-jacents.
Les titres obligataires sont soumis aux risques de taux d’intérêt, d’inflation, de crédit et de défaut. Le marché obligataire est volatil. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, le prix des obligations baisse généralement, et vice versa. Le remboursement du capital n’est pas garanti et les prix peuvent baisser si un émetteur n’honore pas ses paiements en temps voulu ou si sa solidité financière se détériore.
Les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) peuvent être plus sensibles aux variations des taux d'intérêt. Ils sont exposés au risque de prolongement lorsque la hausse des taux d’intérêt incite les emprunteurs à prolonger la durée de leurs hypothèques et au risque de remboursement anticipé lorsque les emprunteurs remboursent leurs hypothèques plus tôt que prévu à la faveur de la baisse des taux d'intérêt. Ces risques peuvent diminuer leurs performances.
Les secteurs de l’immobilier sont cycliques et sensibles à l'évolution des taux d’intérêt, aux conditions économiques (nationales et locales), aux taux de l'impôt foncier et à d’autres facteurs. Les variations de la valeur des biens immobiliers ou les ralentissements économiques peuvent avoir un impact négatif important sur les émetteurs du secteur immobilier.
Les produits titrisés, tels que les titres adossés à des créances hypothécaires ou à des actifs, sont plus sensibles aux variations de taux d'intérêt, présentent un risque d'extension et de remboursement anticipé et sont soumis à des risques de crédit, de valorisation et de liquidité plus importants que les autres titres obligataires.
Les opinions exprimées sont celles de l'auteur au moment de la publication et peuvent différer de celles d'autres personnes/équipes de Janus Henderson Investors. Les références faites à des titres individuels ne constituent pas une recommandation d'achat, de vente ou de détention d'un titre, d'une stratégie d'investissement ou d'un secteur de marché, et ne doivent pas être considérées comme rentables. Janus Henderson Investors, son conseiller affilié ou ses employés peuvent avoir une position dans les titres mentionnés.
Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Toutes les données de performance tiennent compte du revenu, des gains et des pertes en capital mais n'incluent pas les frais récurrents ou les autres dépenses du fonds.
Les informations contenues dans cet article ne constituent pas une recommandation d'investissement.
Il n'y a aucune garantie que les tendances passées se poursuivront ou que les prévisions se réaliseront.
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Informations importantes :
Veuillez consulter, ci-dessous, les informations importantes relatives aux fonds visés dans cet article.
- L’émetteur d’une obligation (ou d’un instrument du marché monétaire) peut devenir incapable ou refuser de payer les intérêts ou de rembourser le capital au Fonds. Si tel est le cas ou si le marché considère cette éventualité comme pertinente, la valeur de l’obligation chutera.
- Lorsque les taux d’intérêt augmentent (ou baissent), le cours des différents titres sera influencé de différentes manières. Plus particulièrement, la valeur des obligations baisse généralement lorsque les taux d’intérêt augmentent. Ce risque est généralement corrélé à l’échéance de l’investissement dans l’obligation.
- Le Fonds investit dans des obligations à haut rendement (non « investment grade ») qui offrent généralement des taux d’intérêt plus élevés que les obligations de type « investment grade », mais qui sont plus spéculatives et plus sensibles aux changements défavorables des conditions du marché.
- Certaines obligations (obligations remboursables par anticipation) donnent à leurs émetteurs le droit de rembourser le capital par anticipation ou de prolonger l’échéance. Les émetteurs peuvent exercer ces droits lorsqu’ils sont favorables, ce qui peut avoir une incidence sur la valeur du fonds.
- Un Fonds fortement exposé à une région géographique ou à un pays donné implique des risques plus importants qu’un Fonds plus largement diversifié.
- Le Fonds peut avoir recours à des instruments dérivés dans le but de réaliser ses objectifs d’investissement. Cela peut générer un « effet de levier », qui peut amplifier les résultats d’un investissement, et les gains ou les pertes pour le Fonds peuvent être supérieurs au coût de l’instrument dérivé. Les instruments dérivés présentent également d’autres risques, et en particulier celui qu’une contrepartie à un instrument dérivé ne respecte pas ses obligations contractuelles.
- Lorsque le Fonds, ou une catégorie d’actions/de parts couverte, vise à atténuer les fluctuations de change d’une devise par rapport à la devise de référence, la stratégie elle-même peut créer un impact positif ou négatif relativement à la valeur du Fonds en raison des différences de taux d’intérêt à court terme entre les devises.
- Les titres du Fonds peuvent devenir difficiles à valoriser ou à céder au prix ou au moment désiré, surtout dans des conditions de marché extrêmes où les prix des actifs peuvent chuter, ce qui augmente le risque de pertes sur investissements.
- Le Fonds peut encourager un niveau supérieur de coûts de transaction consécutivement à un investissement sur des marchés négociés moins activement ou moins développés par rapport à un fonds qui investit sur des marchés plus actifs / plus développés.
- Tout ou partie des frais courants peuvent être prélevés sur le capital, ce qui peut éroder le capital ou réduire le potentiel de croissance du capital.
- Le Fonds peut perdre de l’argent si une contrepartie avec laquelle le Fonds négocié ne veut ou ne peut plus honorer ses obligations, ou en raison d’un échec ou d’un retard dans les processus opérationnels ou de la défaillance d’un fournisseur tiers.
- Outre le revenu, cette catégorie d’actions peut distribuer des plus-values réalisées et non réalisées en plus du capital initialement investi. Les frais, charges et dépenses sont également déduits du capital. Les deux facteurs peuvent se traduire par une érosion du capital et un potentiel réduit de croissance du capital. Les investisseurs sont également informés que les distributions de cette nature peuvent être considérées (et imposables) en tant que revenu en fonction de la législation fiscale locale.